Le début de l’année est arrivé, avec de nouveaux projets et l’accueil de nouvelles familles, bonne rentrée à tous !
La familiarisation est l’occasion de se rencontrer, mais aussi de découvrir les pratiques éducatives et le choix des parents dans l’accompagnement de leur(s) enfant(s), afin de poser les bases d’une relation de confiance mutuelle.
Lorsque les valeurs familiales sont construites autour de la proximité et de l’individuel (comme le choix d’allaitement long, le portage, le cododo), des questions se posent autour de l’accompagnement de l’enfant au sein du collectif. Comment accueillir ces valeurs dans les lieux d’accueil, pour assurer une continuité éducative et une prise en charge individualisée de l’enfant ?
Aujourd’hui, le terme de co-éducation parents-professionnels est très utilisé dans les projets pédagogiques, mais quand n’est-il de la coparticipation, la coopération parents-professionnels dans l’accompagnement du jeune enfant ? C’est en connaissant les pratiques familiales et en les prenant en compte dans le lieu d’accueil qu’une continuité éducative pourra s’instaurer. Mais comment ?
Existe-t-il des résistances avec les parents qui font le choix d’un maternage dit « proximal » ? La proximité avec l’enfant, est-elle parfois compromise en établissement collectif d’accueil du jeune enfant ?
Les protocoles, le fonctionnement de la structure, les habitudes professionnelles bien rodées et les avis personnels sous-jacents, amenés par nos propres choix d’éducation, nos valeurs, ou encore par de mauvaises expériences, peuvent-elles représenter un frein dans la relation avec les familles qui font ce choix ?
Le professionnel appréhende-t-il de rencontrer des difficultés dans la création du lien avec l’enfant ? Ces choix parentaux, amènent t’ils aux équipes une charge de travail ? (Endormissement aux bras, portage régulier, protocole pour recevoir le lait maternel, attachement plus long à créer…)
Au final, les difficultés et les freins dans l’accompagnement de l’enfant que l’on projette sont t’elles un mythe ou une réalité ? Ne sont-elles pas bien souvent anticipées avant même le début de la familiarisation ? L’enfant ne nous montre-t-il pas régulièrement sa capacité d’adaptation dans un nouveau quotidien et dans la création de nouveaux liens ?
Toutes ces questions nous ramènent aux valeurs de la charte nationale d’accueil du jeune enfant et de soutien à la parentalité : comment le parent se sent-il accueilli si ses choix et ses valeurs ne sont pas encouragées ? Quel impact ensuite dans la création du lien de confiance et la participation du parent dans la vie de l’établissement ?
Mais comment alors, peut-on maintenir cette qualité d’accueil et d’individualisation pour chaque famille…
La formation des équipes demeure encore une base solide, c’est pourquoi dans la nouvelle Convention d’Objectifs de Gestion, trois réunions pédagogiques annuelles pourront être financées dans la PSU dès 2024.
Les temps d’analyses de pratiques professionnelles (nouvelles obligations) sont aussi l’occasion de se confronter à ses propres représentations personnelles, afin d’accompagner au mieux toutes les familles.
Des temps de réunions réguliers, sans les enfants, sont indispensables pour permettre le recul et la réflexion nécessaire autour de l’accueil du jeune enfant et de sa famille.
En travail de fond, la réécriture de projet pédagogique en équipe peut devenir une bonne base de travail et peut se montrer fédératrice.
Mais pour cela, nous le savons bien, il faut pouvoir aménager le temps nécessaire pour les professionnels et un nombre suffisant d’encadrement…